Pelotonnés à leur table – à la fois plan de travail et tableau de bord – ils nous dépeignent les domaines qu’ils traversent et dans la promiscuité, leurs pinceaux parfois s’emmêlent : le percussionniste se met à chanter et la chanteuse à percuter ou tintinnabuler alors que les heures défilent comme les nuages un jour de grand vent et que l’onirisme les gagne.
Déterminés et nonchalants à la fois, ils poursuivent leur entreprise absurde sans perdre la boussole, en se prenant parfois les pieds dans le tapis mais sans jamais se prendre au sérieux.
Les textes et musiques sont des créations.
Souvent allégoriques, les textes peuvent se concentrer sur un sujet précis ou être plus ouverts, voire sibyllins. Naïfs, désinvoltes, absurdes, oniriques et facétieux, ils prennent de la distance pour évoquer la condition des hommes, le climat, la société, la pauvreté, les âges de la vie (..)
La voix passe par bien des états. Elle s’habille des étoffes que lui fournissent les chansons, légères, douces ou âpres. Elle est appelée à se faire lyrique, déclamatoire, métallique ou bien intérieure, diaphane, fragile.
Les instruments en majorité des objets de récupération peuvent tenir en main et constituent des accessoires visuels qui animent le jeu scénique. Le jeu avec ces instruments rudimentaires a pour fonction de soutenir le chant rythmiquement, soit de manière légère ou tonique, percutante ou discrète.
La mise en scène répond à la fois au jeu de musicien et de clown des deux interprètes.
La frontalité avec une adresse public directe est contournée en considérant le public comme un témoin qui peut s’inclure à l’histoire.