Spectacle ados, Un bon petit soldat, de Mitch Hooper

  • En attendant Momix
  • + 13 ans

UN BON PETIT SOLDAT
Un thriller drôle et touchant
à partir de 13 ans
Vendredi 11 octobre, 19h à l’Espace Tival
Kingersheim
Durée : 1h20 (suivi d’une rencontre avec le public)
Réservations, billetterie au Créa : 03 89 57 30 57
Tarif unique : 4 euros
Billetterie en ligne >>>>>

Un Bon Petit Soldat nous fait entrer dans la tête de Karim, un jeune français d’origine maghrébine qui nous emmène avec lui un 24 décembre dans le métro parisien, où il doit faire un attentat suicide. Il n’a pas trouvé sa place dans la société française. Entraîné par son frère, il a embrassé le djihadisme. Mais il n’y a pas vraiment trouvé sa place non plus. Karim se pose des questions. Et la pièce nous pousse, nous spectateurs, à nous en poser aussi.

Texte, mise en scène Mitch Hooper
Un texte est édité aux Editions Lansman
Comédiens en alternance : Théo Askolovitch et Samuel Yagoubi
Lumières Lucien Abline
Costumes Philippe Varache
Son et musique Sébastien Gorski

A travers ce texte troublant, Mitch Hooper cherche à comprendre les causes, bien plus qu’à condamner les conséquences d’un tel attentat suicide. Grâce à quelques pointes d’humour liées à la naïveté de son personnage, l’auteur traite avec doigté ce sujet délicat, portée par l’interprétation de Samuel Yagoubi, qui, seul sur un plateau nu, l’habite tout entier avec une présence qui chamboule les certitudes. TÉLÉRAMA / TT 

Ce texte accompli devrait faire référence sur le thème des attentats. MÉDIAPART 

Une atmosphère puissante, de très bonnes idées de mise en scène, une proposition interprétée avec force. FOUD’ART

(Séance scolaire Vendredi 11 octobre, 14h30 à l’Espace Tival)

Télécharger le dossier du spectacle >>>>>>

« Un Bon Petit Soldat » est né d’un projet plus grand, un ensemble de plusieurs pièces sur des attentats dans des capitales européennes. Ce projet a d’abord été conçu le lendemain de l’attentat dans le métro de Londres en juillet 2005. A l’époque je voulais parler d’un attentat dans le métro parisien, un peu pour dire « ça pourrait arriver ici ». La pièce est devenue de plus en plus ambitieuse et de plus en plus irréalisable. En 2015 j’ai été rattrapé par la réalité – c’est arrivé ici. J’ai pourtant continué à y penser et à suivre de nouvelles pistes. Finalement, sans renoncer complètement au projet d’ensemble, j’ai décidé de prendre un élément de ces multiples histoires et d’en faire une pièce simple, que je pourrais monter moi-même assez vite.
Un des éléments principaux de ce projet sans cesse reporté était l’histoire de deux frères, deux jeunes arabes avec des difficultés pour s’intégrer dans la société française. L’aîné se radicalise en prison et entraîne son jeune frère, qui lui est un peu plus intégré et un peu moins convaincu par le jihadisme, dans un projet d’attentat. L’aîné se fait exploser, mais le cadet rencontre une fille la veille et finalement bascule du côté de la vie. J’avais tout cela en tête bien avant que les frères Kouachi et Abdeslam ne viennent apporter leur grain de sel.

J’ai choisi de raconter l’histoire du petit frère, pas du grand, sans doute parce que je me sens plus proche d’un personnage en proie au doute, et que sur le plan dramatique je trouve cela plus intéressant. Karim descend dans le métro parisien un 24 décembre avec l’intention de se faire exploser en même temps que son frère et quelques autres dans d’autres capitales européennes. Il nous confie ses pensées, tout ce qui lui passe par la tête, sautant parfois du coq à l’âne et révélant malgré lui à la fois son inconscience et ses motivations profondes.

J’ai choisi une forme qui m’est familière depuis mes « Chroniques d’une Année de Crise », le monologue confidentiel, où un personnage confie tout ce qui lui passe par la tête au public, se révélant ainsi beaucoup plus qu’il n’en a lui-même conscience. Cela me permet de raconter une histoire avec humour et concision en utilisant le non-dit et les ellipses. Ce qui émerge, c’est le portrait d’un garçon sensible, attachant, sans cesse sur le fil entre l’intégration et le rejet de la société qu’on lui propose et qui ne l’accepte jamais complètement.

En filigrane apparaît le thème de l’empathie. Alors que son frère s’enferme dans une logique de mort, Karim reste ouvert à la vie et se révèle incapable de tuer parce qu’il se met à la place des autres.

J’aimerais que ma pièce aide les gens à se mettre à la place de garçons comme mon personnage. C’est le propre du théâtre : on vit l’histoire à la fois de l’intérieur, en s’intéressant aux personnages, et de l’extérieur, en les regardant et en les jugeant. Ce n’est pas parce qu’on comprend quelqu’un qu’on approuve tout ce qu’il fait, même si on le trouve sympathique.

Et j’aimerais bien que le théâtre reprenne sa place au centre de la démocratie”. Mitch Hooper